dimanche 23 octobre 2005

Elle n'avait que 53 ans!

J'ai écrit cela il y a une semaine: pourquoi je l'ai laissé en brouillon?

13 février 1960 "Et il fut un temps - pas si loin que ça - où je disais : Sandou ne m'a apporté que des joies, du bonheur, et jamais, jamais de tristesse. Le temps passe. Et les gens changent ? Ou alors....?" 25 février 1960 "Pourquoi mon bonheur ou mon malheur dépend tant du comportement de Sandou ?"

20 mai 1960 "Mon départ de chez mes parents n'a duré finalement qu'une seule journée. J’ai dû revenir parce que ma mère est devenue extrêmement malade. De plus en plus malade. Sandou se comportait de mieux en mieux. Malgré tout, nous avons fêté le 29 mars (l’anniversaire d’une année depuis que nous somme davantage ensemble, en allant dans la même forêt d’abord où nous avons été l’année dernière), puis nous sommes allés voir maman à l'hôpital. Elle m'a dit alors ses derniers mots : « arrange tes cheveux! » et le 15 avril, il était aussi près de moi quand on a amené maman au crématorium."

1 juillet 1960 mariage, voyage de noce, et, enfin début décembre je me ressaisis vraiment.

Très peu d'écrits pendant ce temps, et même alors seulement quelques mots pour me justifier à moi-même. J’étais trop en choc, trop préoccupé à gérer le jour à jour.



Maman emmenée à l’hôpital pour être opéré, mon père curieusement justement alors à choisi à s’interner pour se soigner lui aussi et a laissé toute la responsabilité de gérer la situation sur moi. C’est moi qui ai dû signer le droit à opérer, c’est moi aussi qui est allée la voir avant et après aussi souvent que possible. Elle n’avait que 53 ans !

C’est moi qui ai procuré des médicaments contre la poussé de fièvre forte et c’est toujours moi qui ai reçu le télégramme qu’elle était décédée, c’est moi qui ai mis de tranquillisant dans le café de mon père, qui déjà était retourné à la maison, avant de lui annoncer la nouvelle et c’est toujours moi qu’il a accusé que je ne pleure pas comme lui des heures durant.

Non, j’étais trop en choc, non seulement pour décrire ce qui arrivait mais même pour pleurer. Quelque chose en moi ne voulait pas encore réaliser que maman ne serait plus près de moi, ne m’écoutera plus, ne se souciera plus ce qui m’arrive.

Et Sandou, de qui j’étais presque décidée à m’en séparer après son comportement fin février encore, a été infiniment près et compréhensible et tendre envers moi, m’aidant à chaque fois qu’il pouvait. Me faire sentir que quelqu’un est là. C’est ainsi, que seulement un mois après la disparition de ma mère et devant le comportement de plus en plus désagréable envers notre couple et besoin d’être ensemble, je me suis décidée àaccepter la demande de mariage de mon amoureux et fixé la date juste avant un possible voyage de noces en juillet de même année.

D’autres choses sont aussi arrivés, que je décrirai une autre fois. Hélas, sans savoir, je me suis mise au milieu d’une lutte entre papa et mon mari. Dès le premier jour de notre mariage, d’un côté ce dernier a déclaré son indépendance « je ne peux pas être tout le temps avec toi ! je n’aime pas dormir avec quelqu’un dans le même lit ! etc. » d’autre côté faisant plus de bruit possible à côté du mur mince nous séparant de chambre de mon père. Il a fallu des semaines pour que je puisse pleurer. Des semaines que je me ressaisisse, à l’aide aussi de mes amies.

Oh, on peut toujours compter sur l’amitié! Au moins, l’amitié féminine. Et les livres m’ont aussi conseillé comme toujours. Maman n’est pas revenue, mais mon mariage m’a apporté de plus en plus de bonheur. Finalement, j’ai même trouvé de travail, même si modeste. J’allais les matins avec les autres !

Quels bouleversements dans ma vie à partir de moment que Sandou, en septembre me demande en mariage et le lendemain je rencontre Elena C. ... jusque deux années plus tard !

1 commentaire:

  1. Très "beau" récit Julie, j'ai trouvé ça très touchant...

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